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Dans cette composition, Charlotte Pivard explore les ressources expressives de l’abstraction chromatique à travers une palette dominée par le fuchsia, le vermillon, le jaune de Naples et l’or. La toile se structure selon une horizontalité marquée, dont les strates colorées évoquent simultanément un paysage onirique et un horizon dilaté à l’infini. Ce parti pris formel n’est pas sans rappeler la pratique des champs de couleur (color fields) chez Mark Rothko ou l’élévation lumineuse des marines de Turner.

Les coups de pinceau horizontaux instaurent un rythme qui, en contraste avec la douceur des tons pastel, produit une tension plastique caractéristique des recherches modernes sur la perception et la temporalité. La mise en regard des zones d’ombre et de lumière renvoie, quant à elle, à une tradition picturale plus ancienne, du clair-obscur caravagesque aux crépuscules symbolistes de Caspar David Friedrich, où l’expérience visuelle se double d’une dimension introspective.

L’intégration subtile du doré – dont les reflets varient selon l’incidence lumineuse – confère à l’ensemble une aura quasi sacrale, inscrivant l’œuvre dans la filiation des icônes byzantines et des compositions dorées de Gustav Klimt. Cette tension entre abstraction pure et suggestion paysagère s’inscrit dans une problématique plus vaste : celle de l’espace pictural comme lieu de projection du sensible et de l’imaginaire, thème largement théorisé par Gaston Bachelard dans La poétique de l’espace.

Par cette articulation entre structure horizontale, vibration colorée et lumière auratique, l’artiste invite le spectateur à une expérience esthétique ouverte, où la peinture devient moins représentation que champ d’expérimentation perceptive et poétique.

Fragments sales

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