Dans cette œuvre picturale, Charlotte Pivard compose un paysage abstrait où dominent des tonalités chaudes – fuchsia vibrant, ocre terre de Sienne, vermillon ardent et éclats dorés – disposées en larges strates horizontales qui ouvrent l’espace pictural sur un horizon imaginaire et infini. Cette construction plastique évoque l’horizontalité méditative des paysages de Nicolas de Staël, dont les compositions, entre abstraction et figuration, explorent l’épaisseur de la lumière et la densité des couleurs. Elle fait également écho aux dégradés atmosphériques des peintures tardives de Claude Monet, notamment dans ses séries de Nymphéas où la forme se dissout au profit d’une immersion sensorielle totale.
Les coups de pinceau, tour à tour dynamiques et retenus, animent la surface et instaurent un dialogue subtil entre stabilité et mouvement. Ce rythme visuel rappelle les réflexions de Paul Valéry dans Le Cimetière marin sur la mer comme « mouvement immobile », métaphore d’un infini à la fois apaisé et vibrant. La toile acquiert ainsi une dimension presque musicale, proche d’une partition chromatique où les strates colorées deviennent des lignes de portée.
Par la superposition des couleurs et la suggestion d’un crépuscule ou d’étendues sablonneuses, l’artiste convoque des « horizons intérieurs » chers à Fernando Pessoa, poète des paysages de l’âme et de l’exil intérieur. Cette atmosphère évoque aussi la mélancolie lumineuse de Giorgio Morandi, dont les natures silencieuses transforment l’ordinaire en expérience contemplative. La peinture de Charlotte Pivard s’inscrit dans cette tradition d’un art à la fois sensible et intellectuel, nourri d’histoire et de poésie, où l’espace devient lieu d’introspection et de voyage.
En conjuguant mémoire picturale et résonance littéraire, cette œuvre offre au spectateur une expérience immersive et méditative, véritable métaphore visuelle de la quête de l’infini, de la lumière et du silence.
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500,00 €Preis
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